Les bactéries lactiques du yaourt digèrent le lactose au niveau intestinal et améliorent la digestion des personnes qui le digèrent mal. Pour cette raison, bien qu’il contienne 4,6g de lactose pour 100g le yaourt est bien toléré par les populations dont la lactase intestinale est faible. Le yaourt est fabriqué à partir de lait concentré (enrichi en poudre de lait) incubé après ensemencement de souches de Lactobacillus bulgaricus (LB) et de Streptococcus thermophilus (ST). A l’issue de sa fabrication, il contient 4,6% de lactose, comme le lait. Pourtant, toutes les populations, y compris non caucasiennes, en consomment et le tolèrent parfaitement. On trouve en effet des « yaourts » (ou laits fermentés) consommés traditionnellement aussi bien en Inde, en Chine, en Mongolie, en Russie ou en Turquie qu’en Europe (ndlr).
Cet article passe en revue de nombreuses études permettant de comprendre les mécanismes grâce auxquels la lactase des ferments du yaourt conserve son activité tout au long du tube digestif et digère le lactose. Certaines études montrent que l’activité lactasique persiste dans le duodenum après l’ingestion de yaourt. Grâce à leur paroi, les bactéries lactiques protègeraient en fait leur lactase des enzymes des milieux gastrique et intestinal, aidées en cela par un effet tampon du yaourt. On notera que l’activité lactasique dépend notamment de la concentration en bactéries, qui doit être d’au moins 108 par gramme.
En pratique, le yaourt est bien toléré par tous les individus et même recommandé aux personnes digérant moins bien le lactose.
Dennis A Savaiano(2014) Lactose digestion from yogurt : mechanism and relevance, American Journal of Clinical Nutrition ; DOI :10.3945/ajcn.113.073023